La théorie polyvagale a été édictée par le docteur Stephen W. Porges (scientifique américain, professeur de psychiatrie à l’Université de Caroline du Nord). Elle est le fruit d’années de recherche qui ont permis à son auteur de décrire plus finement que jamais le fonctionnement du Système Nerveux Autonome.
Stephen W. Porges est le spécialiste mondial du lien unissant le Système Nerveux Autonome au comportement social.
Le Système Nerveux Autonome
Le Système Nerveux Autonome sert à faire transiter de l’information entre notre cerveau reptilien et le reste de notre corps. Il innerve donc les organes, les muscles et les glandes endocrines (glandes qui sécrètent les hormones).
Etant donné qu’il est issu du cerveau reptilien : son fonctionnement est Automatique, Permanent et (la plupart du temps) Inconscient.
A l’intérieur du Système Nerveux Autonome, l’information passe dans les deux sens (cerveau –> corps & corps –> cerveau) :
- Or, seulement 20% des fibres du Système Nerveux Autonome servent à la commande du corps par le cerveau.
- Ce qui signifie que 80% des fibres du Système Nerveux Autonome sont dédiées à remonter de l’information du corps vers le cerveau reptilien.
Les informations qui remontent du corps vers le cerveau sont de deux types :
- d’une part : les informations qui concernent l’état physiologique du corps (T°, rythme cardiaque, tension artérielle…)
- d’autre part : le niveau perçu de danger et d’insécurité.
La perception du danger
Le Système Nerveux Autonome va donc permettre au cerveau reptilien d’établir une échelle de niveau des dangers perçus.
Il existe trois niveaux de danger perçus par le cerveau :
- « Je suis en sécurité
- « Je suis en danger »
- « Je vais mourir » (je suis en danger de mort).
Ils vont engendrer trois types de réactions comportementales différentes, sous-tendues par trois branches distinctes du Système Nerveux Autonome. D’où le terme de Théorie polyvagale.
- Lorsque le Système Nerveux Autonome remonte une information de sécurité, le comportement va favoriser l’engagement social .
- Alors que, si le SNA remonte des signes d’insécurité ou la présence d’un danger, la réponse comportementale va évoluer pour se désengager du lien et se réorganiser autour de deux réactions : la fuite ou l’attaque.
- Par contre, si la fuite ou l’attaque ne permettent pas de rétablir rapidement la sécurité, le type de réaction comportementale va évoluer de nouveau vers des comportements encore plus archaïques : la sidération/le figement ou bien la soumission.
Les implications pour la thérapie
Cette découverte a des répercussions très importantes sur la manière d’envisager les psychothérapies.
Cette théorie permet permet d’orienter la pratique de la thérapie EMDR, en prêtant encore plus d’attention aux manifestations dans le corps du patient, en cours de séance. Il en résulte une amélioration du résultat des effets de la thérapie.