Thérapie EMDR

Thérapie EMDR

Qu’est-ce que l’EMDR ?

L’EMDR  est une psychothérapie qui permet de résoudre les conséquences psychologiques, physiques et relationnelles, d’expériences de vie traumatisantes.

Les initiales EMDR signifient Eye Movement Desensitization and Reprocessing, c’est-à-dire désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires.

C’est Francine Shapiro, une psychologue américaine, qui a créé cette approche thérapeutique. En effet, elle a trouvé en 1987 un moyen de stimuler un processus d’auto-guérison qui est présent en chacun de nous. Cette découverte l’a conduite à mettre au point la thérapie EMDR.

Au fil du temps, la thérapie EMDR a fait l’objet de nombreuses études scientifiques internationales. Elle est maintenant reconnue dans le traitement du trouble de stress post traumatique par l’OMS (2013), par l’INSERM (2004 et 2015) et par la Haute Autorité de Santé (2007).

Actuellement, plus de 2 millions de patients dans le monde ont bénéficié de la thérapie EMDR.

Illustration du déroulement d'une séance d'EMDR
Une psychothérapeute guide une patiente lors d’une séance EMDR

Comment se déroule un traitement ?

Des séances de préparation (2 à 4, environ) :

Ces entretiens préliminaires permettront de construire une relation thérapeutique entre la personne qui consulte et le praticien.

Ils permettront également de définir les objectifs de la thérapie.

De plus, le praticien pourra faire expérimenter des moyens de stabilisation émotionnelle que le patient pourra utiliser soit en séance soit à domicile entre les séances.

Ces séances de préparation permettent d’évoquer le fait que parler est important et cependant la parole ne suffit pas pour guérir d’un traumatisme.

Les séances de traitement

Le praticien va traiter les souvenirs perturbants, l’un après l’autre.

Il est à noter qu’il sera parfois nécessaire d’utiliser plusieurs séances pour traiter le même souvenir.

Durant la séance, le praticien invite la personne qui consulte à se concentrer sur un souvenir traumatique avec toutes ses composantes (sensations, émotions, pensées négatives,…) et à suivre avec les yeux les mouvements alternés du thérapeute.

Il s’agira de laisser venir tout ce qui émerge spontanément (sensations, émotions, pensées,…). Le thérapeute accompagne et module les émergences grâces à des techniques de régulation.

Le praticien continuera les séries de stimulations jusqu’à ce que le souvenir ne génère plus de perturbations.

Réserve-t-on l’EMDR uniquement aux adultes ?

Non, l’EMDR n’est pas réservée aux adultes. De fait, nombre d’enfants et d’adolescents bénéficient également de cette thérapie.

Pour les enfants, selon leur âge, les séances d’EMDR peuvent se dérouler en présence de leurs parents.

L’anxiété

Qu’est-ce que l’anxiété

On pourrait définir l’anxiété comme un trouble émotionnel qui se traduit par un sentiment indéfinissable d’insécurité.

Avoir peur de… Être tétanisé… Se persuader que l’on ne va pas y arriver… Procrastiner…

Anxiété

Les manifestations de l’anxiété

L’anxiété se manifeste par une sensation, parfois intense, de danger et de malaise, difficilement définissable. Elle allie des manifestations physiques et des pensées non productives. Elle s’accompagne souvent de douleurs chroniques.

Les manifestation physiques sont du type : le cœur bat vite, la respiration est difficile, sueur, tremblements, mains moites, corps crispé.

Les pensées peuvent mêler : inquiétudes, ruminations, obsessions, doutes, craintes.

Les troubles anxieux

Nous dirons qu’une personne souffre de troubles anxieux lorsqu’elle ressent une anxiété forte et durable, sans lien avec un danger ou une menace réelle. Cela perturbe son fonctionnement et ses activités quotidiennes.

Ainsi, une personne anxieuse a tendance à penser que le pire est probable et s’entoure d’un maximum de précautions pour éviter les difficultés auxquelles elles a songé. Par conséquent, le moindre évènement quotidien peut devenir une affaire compliquée.

Certaines manifestations se retrouvent quasi systématiquement. Comme par exemple la fatigue, l’irritabilité et la difficulté à se concentrer. Par ailleurs, le fait de se sentir incapable de contrôler les situations sera fréquemment observé. Et parfois, la personne s’isole, de peur de ne pas avoir de contrôle sur ce qui l’entoure.

Les spécialistes décrivent divers types de troubles anxieux : le trouble anxieux généralisé (TAG), les phobies spécifiques, la phobie sociale, les attaques de panique, le trouble panique avec ou sans agoraphobie, l’état de stress post-traumatisme (ESPT) et le trouble obsessionnel compulsif (TOC).

De fait, les troubles anxieux constituent une affection psychique fréquente.  Et ils peuvent parfois perturber fortement la vie quotidienne.

Ainsi, si vous notez chez vous des manifestations anxieuses qui durent et perturbent votre quotidien, il peut être utile d’entamer une psychothérapie afin de rompre le cercle vicieux de l’anxiété.

Parler sera une démarche très imortant, cependant assez fréquemment la parole ne suffit pas. Pour cette raison, une thérapie EMDR ou une thérapie se référant au modèle InCorporer peuvent être indiquées. Un psychothérapeute formé à ces approches pourra vous accompagner.

La théorie polyvagale

La théorie polyvagale a été édictée par le docteur Stephen W. Porges (scientifique américain, professeur de psychiatrie à l’Université de Caroline du Nord). Elle est le fruit d’années de recherche qui ont permis à son auteur de décrire plus finement que jamais le fonctionnement du Système Nerveux Autonome.

Stephen W. Porges est le spécialiste mondial du lien unissant le Système Nerveux Autonome au comportement social.

Le Système Nerveux Autonome

Le Système Nerveux Autonome sert à faire transiter de l’information entre notre cerveau reptilien et le reste de notre corps. Il innerve donc les organes, les muscles et les glandes endocrines (glandes qui sécrètent les hormones).

Etant donné qu’il est issu du cerveau reptilien : son fonctionnement est Automatique, Permanent et (la plupart du temps) Inconscient.

A l’intérieur du Système Nerveux Autonome, l’information passe dans les deux sens (cerveau –> corps  &  corps –> cerveau) :

  • Or, seulement 20% des fibres du Système Nerveux Autonome servent à la commande du corps par le cerveau.
  • Ce qui signifie que 80% des fibres du Système Nerveux Autonome sont dédiées à remonter de l’information du corps vers le cerveau reptilien.

Les informations qui remontent du corps vers le cerveau sont de deux types :

  • d’une part : les informations qui concernent l’état physiologique du corps (T°, rythme cardiaque, tension artérielle…)
  • d’autre part : le niveau perçu de danger et d’insécurité.

La perception du danger

Le Système Nerveux Autonome va donc permettre au cerveau reptilien d’établir une échelle de niveau des dangers perçus.

Il existe trois niveaux de danger perçus par le cerveau :

  • « Je suis en sécurité
  • « Je suis en danger »
  • « Je vais mourir  »  (je suis en danger de mort).

Ils vont engendrer trois types de réactions comportementales différentes, sous-tendues par trois branches distinctes du Système Nerveux Autonome. D’où le terme de Théorie polyvagale.

  • Lorsque le Système Nerveux Autonome remonte une information de sécurité, le comportement va favoriser l’engagement social .
  • Alors que, si le SNA remonte des signes d’insécurité ou la présence d’un danger, la réponse comportementale va évoluer pour se désengager du lien et se réorganiser autour de deux réactions : la fuite ou l’attaque.
  • Par contre, si la fuite ou l’attaque ne permettent pas de rétablir rapidement la sécurité, le type de réaction comportementale va évoluer de nouveau vers des comportements encore plus archaïques : la sidération/le figement ou bien la soumission

Les implications pour la thérapie

Cette découverte a des répercussions très importantes sur la manière d’envisager les psychothérapies.

Cette théorie permet permet d’orienter la pratique de la thérapie EMDR, en prêtant encore plus d’attention aux manifestations dans le corps du patient, en cours de séance. Il en résulte une amélioration du résultat des effets de la thérapie.

Le modèle InCorporer

Le modèle InCorporer inspire ma pratique de la thérapie EMDR. Ce modèle a été développé par le psychologue français Julien Baillet.

Il s’agit d’un modèle intégratif qui se nourrit de l’observation des systèmes vivants. L’objectif est de débloquer, solliciter et développer les capacités naturelles d’intégration, en travaillant sur différents niveaux du système nerveux.

Cette approche intègre à la fois les résultats de recherches en neurosciences, le riche apport de la Théorie Polyvagale et le fruit de l’expérience de pratiques anciennes.

Intégrer quoi ?

Il s’agit d’intégrer les Parts de notre personnalité qui se sont dissociées au sein de notre système corps-psychisme:

  • soit sous l’impact d’évènements récents à l’âge adulte, qui ont généré un état de stress post-traumatique,
  • soit, la plupart du temps, lors d’une succession d’évènements répartis sur le chemin de la vie, le plus souvent passés inaperçus.

Ce modèle peut notamment permettre d’aborder différemment la prise en charge des douleurs chroniques.

Modèle InCorporer et thérapie EMDR

Le postulat de base est de considérer l’être humain comme un système. Dans cette perspective, le thérapeute va solliciter les processus naturels d’intégration de la personne qui le consulte.

Ce modèle permet d’enrichir la pratique de la thérapie EMDR.

Par expérience, nous avons pu constater que la thérapie par la parole, bien que bénéfique, ne suffit pas. Ce modèle place le corps au centre du travail. Ce point est fondamental, étant donné que le corps et le Système Nerveux Autonome gardent en mémoire les impacts des évènements de vie.

Le corps n’oublie rien

Le fait que le corps n’oublie rien, a été objectivé scientifiquement par le docteur Bessel van der Kolk (fondateur et directeur du Centre pour le Trauma de Brookline, dans le Massachusetts. Professeur en psychiatrie à l’École de Médecine de l’Université de Boston. Directeur du Réseau National Du Traitement du Trauma Complexe, aux Etats-Unis).

Le trauma est inscrit dans le corps. La parole ne peut pas exprimer et libérer les mémoires traumatiques. C'est pourquoi la parole ne suffit pas au traitement des traumatismes.
Le corps n’oublie rien

Bessel van der Kolk

Bessel van der Kolk a publié en 2014 l’ouvrage intitulé « The body keeps the score » (traduit en français par : « Le corps n’oublie rien. »)

Ce livre est l’aboutissement des travaux qu’il a menés durant plus de 30 ans (sur les manifestations du traumatisme).

Bessel van der Kolk a pu constater que le corps garde l’empreinte d’un événement traumatique. Ainsi, lorsque le corps est envahi par des sensations effrayantes, il envoie un signal au cerveau pour que ce dernier éteigne sa capacité de ressentir. Dans ce cas, la connexion esprit-corps est rompue.

Les résultats de ses recherches montrent que :

  • Physiologiquement, une personne traumatisée peut difficilement (ou ne peut pas du tout) exprimer sa souffrance
  • Lorsqu’elle évoque un souvenir traumatique, son corps réagit sur un plan émotionnel et sensoriel, mais la parole reste parfois bloquée, de façon involontaire.

Ces résultats remettent donc en question notre manière d’envisager la psychothérapie : plus d’un siècle de thérapies, centrées sur la parole du patient, sont questionnées par ces résultats.

La parole ne suffit pas

Cela ne signifie pas qu’il est inutile de parler. Cela signifie que la parole ne suffit pas pour le traitement des impacts d’évènements traumatiques.

Parler demeure très important pour comprendre ce qui s’est passé, trouver les mots pour décrire son expérience. Ainsi, explorer son monde intérieur reste important. Toutefois, savoir d’où viennent les troubles actuels ne les font pas disparaître. Savoir pourquoi on se sent d’une certaine manière ne fait pas partir cette sensation. Cela permet de donner un sentiment de contrôle. Une fois que vous en êtes à ce stade, il faut ensuite calmer son corps, l’aider à se sentir en sécurité et à être pleinement vivant dans le présent

La parole ne suffit pas

C’est la raison pour laquelle il est utile d’envisager des approches thérapeutiques, plus corporelles, attentionnelles et sensorielles, telles que notamment:

Les douleurs chroniques

Les douleurs chroniques sont par exemple :
– Le mal de dos
La migraine
– La fibromyalgie
– etc…

Douleur chronique
Douleur chronique

Les douleurs chroniques se heurtent le plus souvent à une incompréhension.

Cela se concrétise souvent par une recherche désespérée de solutions (médicaments, chirurgie, thérapies).

Il est primordial qu’un médecin coordonne ces démarches. Sinon la personne risque d’entrer dans une sorte d’errance thérapeutique génératrice d’anxiété et portant peu ou pas de résultats.

En effet, l’errance thérapeutique conduit la personne à essayer de multiples protocoles de soins, dont les effets s’émoussent avec le temps ou génèrent parfois un effet rebond de la douleur.

En parallèle du suivi médical, il est conseillé d’entreprendre un accompagnement psychologique.

Je vous propose une approche qui considère la douleur chronique comme la mémoire d’un système d’action qui a été nécessaire dans le passé et qui n’est plus indispensable à l’heure actuelle.

Il s’avère que la connaissance fine du fonctionnement du système nerveux autonome alliée à des pratiques ancestrales (pleine conscience, techniques de respiration, mouvements rythmiques, entre autres), peuvent permettre de réinitialiser le fonctionnement du système nerveux et lui permettre de s’activer de manière adaptée aux situations présentes.

Les douleurs chroniques: l’apport de la théorie polyvagale

Le riche apport de la théorie polyvagale (développée par le docteur Stephen W. Porges) nous est extrêmement utile pour aborder différemment la question épineuse de la douleur chronique.

Nous sommes tous porteurs de mémoires, qui sont autres que nos souvenirs en images et en mots. Ces mémoires demeurent le plus souvent insoupçonnées de nous-mêmes.

Notre système nerveux autonome s’est adapté (parfois de manière drastique) pour faire face à des situations complexes/intenses du passé, face auxquelles nous ne disposions pas à l’époque des ressources nécessaires, pour apaiser la situation ou la fuir ou la combattre. Bref, cela nous a permis de survivre.

Par la suite, notre système nerveux autonome a conservé l’habitude d’utiliser cette même façon de réagir face à certaines situations, face à certains stimuli du présent, alors que cette réaction n’est plus nécessaire ni adaptée aux circonstances actuelles.

L’apport du modèle InCorporer

L’approche thérapeutique qui se réfère au modèle InCorporer permet l’intégration de dimensions de soi qui étaient en souffrance et non prises en compte.

Ce modèle, qui place le corps au centre du travail, enrichit la pratique de la thérapie EMDR. Le thérapeute va solliciter les processus naturels d’intégration du système nerveux autonome de la personne qui le consulte. 

Ainsi, l’enjeu du processus thérapeutique sera de passer d’un mode de survie chronique à un mode de vie.